mercredi 20 janvier 2010

A la rencontre du jazz africain sur JSM Radio le lundi de 17h à 19h et le mardi de 15h à 17h.


Découvrez ou redécouvrez toute la richesse du Jazz africain le lundi de 17h à 19h et le mardi de 15h à 17h sur Jazz, Swing, Manouche Radio.



John Coltrane, Max Roach, Thelonious Monk… Depuis toujours les jazzmen ont cherché plus que l'inspiration dans les musiques et les rythmes africains. Ils ont ainsi multiplié les échanges avec les artistes du continent noir. Mais le jazz africain ne se résume pas à des rencontres avec le cousin américain.
La syncope originelle de cette musique née au cœur de la bouillonnante Nouvelle-Orléans se trouve dans les racines de ces musiciens qui ont su s'approprier la forme jazzistique pour en réinventer les contours.

Au origine le jazz en Afrique se développe grâce à la concomitance de plusieurs facteurs :

  • La présence très précoce des infrastructures de diffusion et production de la musique : la forte implantation des radios coloniales, comme la puissante Radio Brazzaville (qui émet dans toute l’Afrique équatoriale) permet la propagation rapide des musiques occidentales.
  • L’installation dès les années 1920 des maisons de disques occidentales (Gramophone) et l’ouverture de nombreux studios d’enregistrements la décennie suivante.

  • La grande facilité de la plupart des musiciens africains à intégrer dans leurs propres musiques des éléments des musiques étrangères. Ainsi le High Life, énorme machine musicale née d’abord au Ghana (mais qui influencera toutes les musiques du golfe de Guinée) est le résultat de la rencontre entre palm-music (Sierra Leone), musique de fanfare et du jazz.

  • La visite sur le continent africain de plusieurs jazzmen américains soit pour y retrouver des "racines" soit pour conquérir un nouveau public. Ainsi dès 1955, Louis Armstrong vient jouer à Accra (Ghana) et influencera durablement le trompettiste E.T Mensah, roi du Highlife.

  • Enfin, le nationalisme (ou le panafricanisme) développé par les jeunes présidents au lendemain de l’indépendance, sera le fondement d’une politique culturelle volontariste : la création d’orchestres nationaux (souvent de cuivres), dont la fonction principale sera la défense d’une culture nationale et pluriethnique.
Les nouveaux gouvernements (Guinée, Mali...) vont ainsi provoquer la rencontre de musiciens très divers et ainsi faire évoluer considérablement la musique de leur pays. En Guinée, la firme d’Etat Syliphone sera chargée de promouvoir ses orchestres nationaux.
Même si cette nouvelle musique est fort loin d’une scène jazz à proprement parler, elle partage avec elle la conduite de grands orchestres de cuivres dans lesquels le talent et la technicité de certaines individualités ont souvent émergés.

L'Afrique du Sud s'est toujours trouvée en tête de ce mouvement. 

Le jazz est entré en Afrique dès le début de son histoire puisqu’on rencontre des orchestres de Dixieland ou de ragtime dès les années 1920 en Afrique du Sud, comme les Dark Town Strutters ou le Big Four of Johannesburg ou au Ghana avec la création du Jazz Kings of Accra.


Parmi les figures tutélaires de l'afro-jazz, les Sud-Africains Miriam Makeba et Hugh Masekela sont peut-être les plus importantes.
Aujourd'hui, de nouvelles générations de musiciens tiennent le pavé faisant perdurer la diversité du jazz sud-africain comme la chanteuse Gloria Bosman, le guitariste Jimmy Dludlu ou le saxophoniste Zim Ngqawana.


Manu Dibango ou la fusion d'afro-funk, de jazz et de culture africaine

L'Afrique francophone a elle aussi révélé de nombreux musiciens. Son chef de file est sans aucun doute le facétieux Manu Dibango. Le saxophoniste camerounais, qui a fait ses classes dans les boîtes bruxelloises et avec l'African Jazz de Kinshasa, a connu le succès en composant « Soul Makossa », un hymne à l'image de sa musique, fusion d'afro-funk, de jazz et d'autres éléments de culture africaine.


Engagé dans une voie plus classique, mais tout aussi ouverte aux influences, l'inclassable pianiste congolais Ray Lema, flirtant avec le jazz comme avec les musiques traditionnelles, déclame son amour de la mélodie depuis les années 70.

Etienne Mbappé ou Richard Bona, qui ont travaillé avec les plus grands noms du jazz et développé des personnalités atypiques, sont issus de ce même moule. Et toujours dans cette famille des jazzmen africains francophones, un petit nouveau, le guitariste béninois Lionel Loueke démontre une très belle finesse d'expression. Sur son premier album « Karibu », il a accueilli Herbie Hancock et Wayne Shorter.


Autre pure expression du jazz ouest africain : le Kora jazz Trio. Formé par un Guinéen et deux Sénégalais, il offre une interprétation originale de cette musique. Le trio entrelace les cordes de la traditionnelle kora (harpe d'Afrique de l'Ouest) de Djeli Moussa Diawara, à celles du piano de Abdoulaye Diabaté et aux percussions de Moussa Cissoko.

Voilà quelques exemples de l'Afrique et du jazz. Les plus connaisseurs déploreront l'absence des musiciens du Maghreb, qu'ils se rassurent ce n'est que partie remise. Nous les retrouverons dans l’émission « Jazz Méditerranéen ».

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